Sjálfstætt fólk
Gens Indépendants
Halldór Laxness, 1934

Quatre romans qui vous feront voyager en Islande

Gens Indépendants, le roman épique du très célèbre Halldór Laxness, a reçu le prix nobel de littérature en 1955. Ce roman, fortement inspiré par la région de Vopnafjördur, dans le nord-est de l’Islande, est un voyage au coeur de la vie rurale islandaise du début du XXème siécle. Le roman raconte les aventures de Bjartur, un fermier têtu aux idées arrêtées, qui vit de façon très chiche dans un endroit isolé de l’Islande, avec sa famille. Ancien servant, Bjartur se bat chaque jour -avec les autres mais aussi avec les siens, pour acquérir l’indépendance qu’il considère plus importante que toute autre chose en ce monde. Laxness explore cette notion d’indépendance, si chère à la nation islandaise aujourd’hui, et montre les répercussions qu’elle peut avoir sur un individu et sur ses proches. Critique du matérialisme et du capitalisme déjà rampant dans l’Islande du début du XXème siècle, le roman est sombre comme un soir d’hiver dans le nord de l’Islande, mais peuplée ça et là de rayons de soleil.

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Etranges rivages
Arnaldur Indridason, 2010

Quatre romans qui vous feront voyager en Islande

Le détective Erlendur nous emmène dans l’est de l’Islande et nous fait voyager parmi les paysages de son enfance. Dans ce quatorzième roman qui narre ses aventures, Erlendur quitte son appartement de Reykjavík pour enquêter sur la disparition d’une jeune femme, et en profite pour y remuer les fantômes de son propre passé. En revenant dans les fjords de l’est  et dans la maison de Bakkasel, à Eskifjördur, dans lesquels il a vécu avec ses parents et son frère, il se replonge dans l’épisode de sa vie auquel il pense (et qui le hante) continuellement. Lorqu’ils avaient environ dix ans, Erlendur et son frère Bergur se sont perdus en montagne lors d’une tempête de neige, alors qu’ils aidaient leur père à ramener les brebis vers la ferme… Erlendur s’en est sorti sain et sauf, mais on n’a jamais sû ce qu’il était advenu de Bergur. Le détective se met sur les traces d’une jeune femme disparue, et fait un détour par son propre passé…

The promise of Iceland
La promesse de l’Islande
Kári Gíslason, 2011

 

Quatre romans qui vous feront voyager en Islande

Ce roman, pas (encore?) traduit en français, raconte l’histoire de Kári Gíslason, qui revient en Islande en 1990 pour rencontrer son père, dont il a entendu parler mais avec qui il n’a jamais été en contact. Né d’une liaison extra conjugale entre une mère britannique et un père islandais, Kári Gíslason décide, vingt-sept ans après sa naissance, de briser la promesse de ses parents de ne pas réveler l’identité de son père, homme respecté de la société islandaise, marié et père de cinq enfants, et de contacter ses demi-frères et soeurs qui ne sont pas au courant de son existence. Entremêlé d’anecdotes personnelles et familiales, ce roman biographique nous emmène à Bessastaðir et Þingvellir, et à travers le Reykjavík des années 1970. Tiraillé et trimballé entre la Grande-Bretagne, l’Australie et l’Islande, le roman nous amène à réfléchir sur la mémoire, la famille, le déracinement, l’identité et ce que l’on appelle le “chez nous”. Une bien jolie découverte.

Gísli á Uppsölum
Gísli d’Uppsala
Ingibjörg Reynisdóttir 2012

 

Quatre romans qui vous feront voyager en Islande

Gísli Oktavíus Gíslason, connu sous le nom de Gísli d’Uppsala, est né le 29 octobre 1907 dans une ferme de Sélardal, dans le fjord d’Arnarfjörður, dans les fjords de l’ouest islandais, où il a vécu jusqu’à sa mort, le 31 décembre 1986. Son père décéda en 1916, et Gísli resta à la ferme avec ses trois frères et sa mère, qui mourut en 1950. Petit garçon, Gísli n’aimait pas l’école, et il considéra vite le monde extérieur comme un endroit hostile et désagréable. Il perdit contact avec ses frères lorsque ces derniers partirent de la ferme, mais leurs enfants venaient parfois en visite, ainsi que d’autres membres de la famille. Gísli était lettré, aimait la lecture, la musique (il jouait de l’orgue) et la langue allemande qu’il avait apprise. Il écrivait de la poésie et était membre de la Société Littéraire d’Islande. Gísli vivait seul, avec ses animaux, sa musique, ses livres et sa poésie. Le journaliste Ómar Ragnarsson a réalisé un petit documentaire sur la vie de cet homme singulier, vivant dans la solitude et la simplicité, au fin fond d’un fjord islandais. Ingibjörg Reynisdóttir s’est inspiré de toutes ces sources pour écrire un livre charmant et qui sonne vrai. Le livre n’a pas été traduit en français, mais j’espère qu’un éditeur tombera sur cet article et donnera une nouvelle vie à cette histoire qui mérite d’être racontée.

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